Parajuristes : plus payant au centre-ville qu’en banlieue

Les techniciens juridiques sont des employés recherchés, mais ils ne sont pas tous payés équitablement selon qu’ils travaillent dans une métropole ou à l’extérieur des grands centres. C’est ce que révèle une grille salariale parue fin 2017.

Réalisée par l’agence de recrutement Novea et portant sur la grande région de Montréal, la grille salariale s’appuie sur des données récoltées auprès de 80 firmes, toutes clientes de ce cabinet de recrutement juridique. Non exhaustive et non scientifique, l’étude donne tout de même une bonne idée des disparités salariales des parajuristes exerçant en ville et en banlieue.

« J’ai rassemblé dans cette grille salariale des informations cumulées auprès de nos clients au cours des quatre dernières années, indique Marie-Ève Altur, directrice de Novea. On remarque que les parajuristes travaillant à Montréal ont un salaire plus élevé, souvent autour de 5 000 $ à 10 000 $ de plus que leurs homologues des banlieues, en prenant en compte le nombre d’années d’expérience et divers autres facteurs. »

Ainsi, un parajuriste cumulant de 2 à 5 ans d’expérience pourra atteindre un salaire annuel de 47 000 $ à Montréal, alors que le technicien de Longueuil ou de Repentigny stagnera autour de 43 500 $.

Les cas les plus spectaculaires recensés par Marie-Ève Altur sont pour le moins extrêmes. « Il m’est arrivé de voir des parajuristes montréalais être payés 60 000 $ de plus que des techniciens occupant exactement le même poste dans la couronne montréalaise. Ce n’est pas la norme, mais ce genre d’écart existe. »

Pourquoi ces écarts ?

Ces disparités s’expliquent « tout simplement par la présence importante à Montréal de grands cabinets internationaux, comme Norton Rose Fulbright, qui brassent de plus grosses affaires et qui peuvent offrir de meilleurs salaires à leurs avocats comme à leurs parajuristes », explique Marie-Ève Altur. 

Avis aux parajuristes qui reluquent néanmoins les plus petits bureaux : « il n’y a pas d’échelle salariale préétablie dans les plus petites firmes, ce qui ouvre la porte à des possibilités de négociation de votre salaire. Il arrive que des parajuristes s’en sortent avec de meilleures conditions que leurs confrères des grandes villes. »

Ces écarts déplaisent néanmoins à de nombreux professionnels du secteur. L’Association canadienne des parajuristes a récemment déposé une demande pour que soit créé un ordre professionnel pouvant mener à l’instigation de salaires préétablis et moins fluctuants. « C’est une école de pensée très répandue, explique Mme Altur, mais concrètement, il se pourrait qu’une hausse généralisée des salaires en banlieue, destinée à rejoindre le niveau des salaires montréalais, ait un effet négatif et fasse diminuer le nombre d’embauches. Il n’y a pas de solution parfaite. »

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