Tout juste assermentés par une école canadienne du barreau, les jeunes avocats doivent réfléchir aux premières étapes qui lanceront leur carrière. « La route vers la carrière de choix ne sera pas linéaire. C’est de plus en plus accepté qu’on teste des choses en début de carrière », affirme la présidente du Jeune Barreau de Montréal, Sabine Uwitonze, qui a accepté de donner quelques conseils à ceux qui commencent dans la profession.
S’allier à un mentor
À la sortie de l’école du barreau, un jeune avocat doit entamer une réflexion sur sa carrière. Quel domaine de droit l’intéresse-t-il ? Dans quel milieu de travail veut-il œuvrer ? Veut-il plaider en cour, conseiller des clients ou rédiger des documents juridiques ? Si les réponses à ces questions ne viennent pas naturellement, un mentor peut l’aider à les trouver. Les écoles canadiennes du barreau offrent des services de maillage. « Le mentor pourra expliquer au jeune avocat les différentes possibilités dans la profession, explique Mme Uwitonze. Ils pourront discuter de leur parcours, de ce qu’ils aiment et de ce qu’ils aiment moins. »
Décrocher un emploi
Ayant désormais une idée ce qu’il veut faire dans sa carrière d’avocat, le jeune juriste doit dénicher un emploi. Le stage effectué pendant sa formation à l’école du barreau peut lui permettre d’obtenir un poste dans un cabinet, une entreprise privée ou dans le secteur public. Sinon, il peut se lancer dans la recherche d’un emploi. « Les liens créés à l’université et pendant le stage peuvent l’aider à trouver des opportunités avant qu’elles ne soient affichées », mentionne Sabine Uwitonze. Le jeune avocat peut aussi décider de lancer son propre cabinet.
S’écouter
La présidente du Jeune Barreau de Montréal conseille aux jeunes avocats de « s’écouter » en début de carrière. « La vie va très vite et on ne s’arrête pas pour se demander si on est bien, dit-elle. Il faut être honnête avec soi. Est-ce que je suis à l’aise où je suis ? Est-ce que ça me permet d’avoir un équilibre entre le travail et la vie personnelle ? » Une étude de l’Université de Sherbrooke, dévoilée en juin 2019, rapportait que la moitié des avocats ayant moins de dix ans d’expérience souffrent de détresse psychologique. Des services d’aide psychologique sont offerts par les associations professionnelles, fait savoir Mme Uwitonze.
Étude sur la détresse psychologique des avocats
Réseauter
Le réseautage permet au jeune avocat de garnir son carnet d’adresses, de découvrir de nouvelles opportunités et même de décrocher des contrats. Sabine Uwitonze insiste par ailleurs sur la nécessité de rencontrer d’autres jeunes avocats. « Rencontrer des gens qui vivent la même chose que nous, c’est thérapeutique si on a des doutes ou si on se pose des questions, avance-t-elle. Ces moments d’échanges avec d’autres avocats nous permettent aussi d’avoir une ouverture d’esprit sur notre profession et notre pratique. » Les associations professionnelles organisent régulièrement des activités de réseautage entre avocats, rapporte Mme Uwitonze.
Se former en continu
Les avocats ont l’obligation d’être informés de la teneur des dernières décisions touchant leur domaine de pratique. « Il y a des décisions importantes dans plusieurs domaines qui sortent régulièrement, indique Sabine Uwitonze. La technologie fait aussi en sorte que l’information sort rapidement. C’est vraiment important d’être à jour. » Les formations offertes aux avocats qui veulent bien comprendre les dernières avancées dans leur domaine et se perfectionner sont coûteuses. Des associations professionnelles, comme le Jeune Barreau de Montréal, s’organisent toutefois pour permettre à leurs membres de suivre des formations à moindre coût.