Au croisement des sciences, du génie et du droit, un poste d’agent de brevets conviendra aux esprits scientifiques désireux d’être à l’avant-garde de l’innovation !
Le rôle de l’agent de brevets
Ce professionnel aide les entreprises ou les inventeurs à définir et à obtenir un titre de propriété intellectuelle pour protéger juridiquement leurs inventions. « C’est comme bâtir une clôture autour d’une maison pour délimiter ce qui nous appartient », explique Benoit Yelle, associé et agent de brevets chez Gowling WLG. Pour ce faire, il évalue d’abord le caractère brevetable de l’invention. Puis, il en rédige un descriptif détaillé pour le Bureau des brevets, qui délivrera ou non le titre de propriété. L’agent de brevets agréé est le seul à pouvoir représenter un inventeur ou une entreprise face à cette institution.
Le mentorat
Pour devenir agent de brevets agréé, aucune formation n’est officiellement requise. L’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC) exige cependant une expérience d’au moins 24 mois sous la supervision d’un agent de brevets agréé avant de pouvoir passer son examen fédéral. « Il faut donc convaincre cette personne de vous engager pour acquérir le bagage nécessaire, précise M. Yelle. Ne pas avoir de formation technique ou scientifique devient alors un handicap majeur, car le cabinet ou l’entreprise recherche un candidat qui sera opérationnel rapidement, qui sera capable de comprendre le langage technique de l’inventeur pour le traduire juridiquement. »
L’examen
Suite à l’apprentissage des rouages du métier, l’agent de brevets en formation doit réussir l’examen de l’OPIC. Quatre épreuves sont au programme : rédaction d’une demande de brevet, préparation d’une opinion de validité, poursuite (négociation avec le Bureau des brevets) et opinion de contrefaçon. « Cet examen est notoirement difficile, car assez imprévisible. Le taux de passage pour un premier essai est proche des 2 % », prévient cet agent de brevets sénior. De plus, il n’a lieu qu’une fois par année. Il n’est donc pas rare que la période de formation se prolonge au-delà des deux années requises.
Les qualités pour réussir
Selon M. Yelle, l’agent de brevets doit avant tout « être capable de faire rapidement des liens entre les connaissances scientifiques ou technologiques et les innovations proposées ». Un esprit scientifique et une curiosité sont donc indispensables pour poursuivre cette carrière au travail intellectuel et solitaire souvent intense, même si le métier comporte une partie de travail d’équipe. Concernant l’examen, patience et humilité sont de mise. « Il faut y mettre le temps, conclut Benoit Yelle. C’est une façon de penser qui s’apprend au contact des autres agents de brevets et des personnes en lien avec les litiges. Le passage de l’examen sera facilité si l’on comprend l’ensemble du processus, de la rédaction de la demande à un jugement possible en cours. »